En 2021, le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire a enregistré une légère baisse, passant de 39,4 % en 2018 à 37,5 %. Toutefois, malgré une croissance économique soutenue et des efforts gouvernementaux, le pays continue de faire face à des disparités socio-économiques et des défis structurels importants, notamment en ce qui concerne l’emploi des jeunes et la gestion de la dette publique.
Selon les données du gouvernement, le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire a diminué de 1,9 % entre 2018 et 2021, passant de 39,4 % à 37,5 %. Cette baisse est attribuée à plusieurs facteurs, dont la mise en place de programmes sociaux visant à soutenir les ménages vulnérables. Cependant, malgré cette avancée, le pays reste confronté à un niveau de pauvreté élevé, avec de nombreuses personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Le seuil de pauvreté en Côte d’Ivoire
Le directeur général de la Lutte contre la Pauvreté, Dr Souleymane Fadiga, a précisé que dans le pays, une personne est considérée comme pauvre si son revenu quotidien est inférieur à 1012 FCFA (environ 30 793 FCFA par mois). Ceux dont les revenus ne dépassent pas 750 FCFA par jour sont classés parmi les « extrêmes pauvres » ou « pauvres absolus ». Cette catégorie regroupe les populations qui vivent dans des conditions de précarité extrême, avec un accès limité aux besoins fondamentaux.
Le programme des filets sociaux : un levier essentiel
Le programme des filets sociaux, qui enregistre 447 000 ménages bénéficiaires en 2024, constitue l’un des principaux leviers dans la lutte contre l’extrême pauvreté en Côte d’Ivoire. Ce programme vise à fournir un soutien direct aux familles dont les revenus ne permettent pas de couvrir les besoins essentiels, en particulier celles vivant sous le seuil de pauvreté absolue.
En parallèle, des initiatives comme le Projet d’Autonomisation des Femmes et du Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) viennent renforcer ces efforts, en se concentrant sur l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, et en apportant des solutions aux défis liés à la croissance démographique.
Des perspectives économiques favorables, mais des disparités persistantes
Les prévisions économiques pour 2024-2025 sont encourageantes, avec une croissance du PIB réel projetée à 7 % en moyenne. Cependant, la Côte d’Ivoire continue de lutter contre des inégalités socio-économiques et géographiques importantes. Le taux de chômage des jeunes, bien qu’en légère baisse, reste un défi majeur, notamment chez les jeunes de 15 à 24 ans, où il est encore élevé.
Une dette publique en forte augmentation
Bien que la croissance économique soit soutenue, la Côte d’Ivoire doit faire face à un autre défi : l’augmentation significative de sa dette publique. En 2023, la dette a atteint 58,1 % du PIB, contre 38,4 % en 2019, marquant une hausse de près de 20 % en seulement quatre ans. Ce phénomène pourrait avoir des répercussions sur la stabilité économique du pays à long terme.
En dépit de progrès notables dans la réduction du taux de pauvreté, la Côte d’Ivoire doit continuer à s’attaquer aux défis de la pauvreté extrême, des inégalités sociales et de la gestion de la dette publique. L’engagement dans les programmes sociaux et l’amélioration de la gouvernance économique seront essentiels pour assurer une croissance inclusive et durable pour tous les Ivoiriens.
Eugène Tristan SAHI